Inquiets de voir le Liban se pencher du côté de la Chine, les USA perdent leur sang froid. Cette langue bien pendue de l’ambassadrice US qui, en pleine guerre de son pays contre le Liban, se permet des commentaires, personne n’aurait que la justice libanaise, la coupe de la sorte ! Visiblement, cette tendance vers l’est dont le secrétaire général du Hezbollah évoquait les prémices dans son récent discours, est une réalité dans un État qu’il n’y a pas si longtemps ne jurait que par la bannière étoilée. Dorothy Shea, l’ambassadrice américaine, vient d’en faire l’expérience, bien qu’elle ait du mal à se rendre à l’évidence. Une toute dernière information affirme que l’ambassadrice, à la tête des projets anti-Hezbollah vient d’être convoquée au ministère des Affaires étrangères. Cela lui servira-t-il de leçon ou ira-t-elle jusqu’à provoquer la rupture ? C’est son choix, mais l’État libanais est bien ferme.
L’Association d’avocats libanais a salué l’interdiction par un juge libanais de l’entretien de l’ambassadrice américaine à Beyrouth avec les médias libanais ou étranger pour un an. Dorothy Shea, l’ambassadrice américaine au Liban, n’est pas autorisée à interviewer les médias au Liban en raison de ses propos provocateurs et interventionnistes sur les affaires intérieures du Liban. C’est le verdict d’un juge de référés libanais Mohammad Mazeh qui a été salué par l’association d’avocats. Dans un communiqué, ces avocats condamnent les « propos offensants, interventionnistes et éhontés de l’ambassadrice des États-Unis au Liban, qui, dans ses récents propos, a violé les normes diplomatiques stipulées dans la Convention de Vienne, en signalant que la diplomate américaine avait formulé des propos hostiles à l’égard du gouvernement libanais et que cela constituait une violation manifeste de la souveraineté libanaise et une ingérence dans ses affaires intérieures.
Le texte continue :
« L’ambassadrice prétend que le siège inhumain [imposé par les États-Unis] contre le peuple libanais et les autres nations de la région était un crime inhumain au regard du droit international, mais ses propos [sur le rôle du Hezbollah dans l’imposition de ces sanctions] sont en violation du paragraphe 1 de l’article 41 de la Convention de Vienne, dans lequel les diplomates sont tenus de respecter les lois du pays dans lequel ils sont présents et de ne pas s’immiscer dans les affaires intérieures du pays concerné.
« Dorothy Shea a présenté comme étant terroriste le Hezbollah et a insulté le peuple libanais, les martyrs et les blessés et tout cela en raison du soutien sans merci des États-Unis à l’agression d’Israël contre le Liban, la Palestine et tous les pays arabes. L’ambassadrice américaine doit présenter des excuses officielles au peuple libanais », souligne l’association d’avocats.
Mais la riposte antiaméricaine s’étend désormais au-delà de la sphère judiciaire surtout que Shea n’a pas tardé à réagir au verdict du juge des référés libanais en prétendant que l’ambassade des États-Unis « ne sera pas réduite au silence » et que « des excuses de la part du gouvernement libanais » lui auraient été présentées. L’allégation a été immédiatement démentie par la ministre de l’Information du Liban, Manale Abdel Samad.
Au rythme où vont les événements, l’ambassadrice risque même d’être poussée vers la porte, estime un analyste qui fait le constat suivant : ‘en insultant la justice libanaise, la soi-disant diplomate a prouvé que l’ambassade US n’en est pas une et qu’elle est un nid de complot. Déjà que le Liban commence a défié le billet vert en envisageant le troc pour subvenir à ses besoins et neutraliser les sanctions. Alors à quoi servent des liens avec l’Amérique?", note un analyste. ‘Le Liban n’est plus un protectorat et aucun étranger ne peut insulter les acteurs étatiques", ajoute-t-il.
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